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Masterclass Mort Subite
Microport Academy
DAI Boston Scientific
BIOMONITOR IIIm BIOTRONIK

Pacing & Defibrillation

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En collaboration avec Kenneth Ellenbogen

Interférence électromagnétique et fonctionnement à l'aimant

Généralités

Le risque potentiel d'interférence électromagnétique avec un défibrillateur implantable a été fréquemment décrit dans l'environnement hospitalier, au domicile du patient ou durant ses activités professionnelles. L'inteférence peut survenir par conduction si le patient est en contact direct avec la source émettrice ou par radiation si le patient est situé à l'intérieur d'un champ électromagnétique. Les défibrillateurs les plus récents sont protégés contre la grande majorité des sources d'interférence que le patient peut rencontrer dans sa vie de tous les jours. Les signaux parasites sont typiquement filtrés, l'analyse étant restreinte à une bande passante étroite correspondant aux signaux physiologiques (filtres passe-haut et passe-bas). Cependant, la sensibilité élevée et adaptative requise dans un défibrillateur pour la détection correcte des signaux lors d'une fibrillation ventriculaire, peut favoriser la détection de signaux non physiologiques correspondant à la même bande passante. Les signaux correspondant à une interférence électromagnétique peuvent ne pas être filtrés de façon appropriée et conduire à des conséquences plus ou moins sévères allant de la survenue de thérapies inappropriées, à une inhibition chez un patient dépendant, un repli inapproprié pour faux de diagnostic d'arythmie supraventriculaire, une stimulation ventriculaire rapide synchronisée sur une surdétection atriale, une suspension de la détection des thérapies ou un repli vers un mode asynchrone. De façon exceptionnelle, une interférence avec un champ de haute intensité peut causer une lésion permanente des circuits.

Le diagnostic d'interférence électromagnétique est basé sur la concordance entre une exposition à une source au moment de l'épisode et une surdétection de signaux caractéristiques (rapides, réguliers et saturant la ligne de base). Une interférence électromagnétique à la fréquence "secteur" (60 Hz aux Etats Unis et 50 Hz pour l'Europe) survient quand le patient est en contact physique avec un équipement électrique mal isolé. Si la surdétection est prolongée, un choc électrique unique permet généralement l'interruption de la surdétection puisque le patient interrompt généralement immédiatement son activité. L'interférence électromagnétique est plus fréquente pour une sonde bipolaire intégrée que pour une "vraie" détection bipolaire, l'antenne de détection étant plus large. Les signaux caractéristiques sont à haute fréquence et d'évidence non physiologiques, sont détectés sur les différents canaux disponibles (possible diagnostic de bitachycardie, FA + FV) et sont généralement de plus grande amplitude sur le canal de choc que sur le canal de détection. L'aspect sinusoïdal caractéristique d'un signal 50 ou 60 Hz peut être mis en évidence en modifiant la vitesse de défilement (16 à 20 ms entre les signaux).

La mesure préventive principale consiste à identifier la source émettrice et éviter d'utiliser certains instruments mal isolés. Différentes compagnies (Boston Scientific, Microport CRM-Sorin, et Abbott) ont incorporé un algorithme de réjection du bruit basé sur les caractéristiques de ces signaux.

Utilisation du bistouri électrique et fonctionnement à l'aimant

Quand un patient implanté d'un défibrillateur subit une intervention chirurgicale, il doit être conseillé au chirurgien d'utiliser le bistouri électrique en mode bipolaire, pendant des durées courtes et de placer les plaques à distance du boitier de façon à garder le système de défibrillation en dehors du champ généré par le bistouri électrique. Le défibrillateur doit être temporairement désactivé pour éliminer complètement le risque d'interférence, le patient devant être monitoré, avec un défibrillateur externe à proximité disponible si nécessaire. Deux options peuvent être privilégiées pour désactiver le dispositif: application d'un aimant sur la loge ou déprogrammation du dispositif. L'application d'un aimant est généralement préférée car 1) en cas de survenue d'une vraie arythmie compromettant la survie du patient, l'équipe médicale peut immédiatement réactiver le système en retirant l'aimant (reprise de la détection des tachycardies immédiatement au retrait de l'aimant) 2) l'absence ou le retard dans la réactivation des thérapies ne sont pas rares quand le défibrillateur a été déprogrammé.

Il existe certaines spécificités du fonctionnement à l'aimant en fonction des compagnies: pas d'effet sur la stimulation sauf pour les dispositifs Sorin, interruption de l'effet à l'aimant après 8 heures d'application sur les dispositifs Biotronik, réponse à l'aimant programmable sur les dispositifs Saint Jude Médical et Boston Scientific (marche versus arrêt). Il est donc nécessaire pour ces 2 dernières compagnies de connaitre la programmation de ce paramètre si l'on veut utiliser l'aimant pendant une chirurgie pour désactiver le dispositif. 

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