ATP zone FV
Généralités
Une zone de FV a été traditionnellement programmée pour les fréquences cardiaques élevées (limite basse à 188-200 battements/minute) avec un choc électrique de forte amplitude comme première thérapie. Différentes études ont montré cependant qu'une proportion importante des arythmies ventriculaires rapides (durée de cycle < 320 ms) et classées en zone de FV sont régulières et monomorphes (TVs rapides potentiellement traitables par stimulation anti-tachycardique). Des doutes sur le manque d'efficacité et sur le risque d'accélération en une arythmie extrêmement rapide syncopale grévant le pronostic du patient ont historiquement limité l'utilisation de séquences de stimulation anti-tachycardique pour cette gamme de tachycardies. Même si l'efficacité d'un choc électrique pour réduire une arythmie ventriculaire rapide est non débattue, un choc est douloureux et augmente sensiblement la consommation énergétique. La succession de plusieurs chocs pour un même patient est donc associée avec un risque d'usure prématurée des batteries et une altération sensible de la qualité de vie des patients (nombreux cas décrits de dépression ou d'anxiété induites par une série de chocs).
L'étude PainFree Rx (étude prospective, randomisée, multicentrique) a montré qu'une seule séquence de stimulation anti-tachycardique (8 battements à 88%) permettait de réduire une proportion importante de tachycardies rapides en zone de FV et permettait un bénéfice significatif en termes de qualité de vie, en réduisant le nombre de chocs délivrés sans augmenter le risque de mort subite, de syncope ou d'accélération de la tachycardie.
Délivrer une séquence de stimulation anti-tachycardique en zone de FV parait donc sans danger, efficace, indolore, permet de réduire l'usure des batteries et d'améliorer la qualité de vie et devrait donc être proposé en première intention pour cette gamme de tachycardies (< 250 battements/minute).
Les constructeurs ont développé différents algorithmes avec un certain nombre de différences pour délivrer un nombre limité de séquences de stimulation pendant ou avant la charge.
L’ATP pendant la charge permet un traitement indolore des tachycardies ventriculaires sans risquer de retarder le traitement par choc quand cela est nécessaire. Une fois le diagnostic de la FV établi, la charge débute et un ATP est délivré simultanément. Si la FV est reconfirmée après l’ATP, le choc est délivré. Si le patient est revenu en rythme sinusal, le choc n’est pas délivré. Cela permet donc de traiter de façon indolore la tachycardie si l’ATP est efficace, sans retarder la survenue du choc si l’ATP est inefficace. En revanche, même si l’ATP est efficace, il n’y a pratiquement pas d’économie d’énergie.
L’ATP avant la charge permet de réduire la consommation d’énergie. Une fois le diagnostic de la FV établi, l’ATP est délivré. Si la FV est reconfirmée après la survenue de l’ATP, la charge du condensateur commence. Si l’arythmie est réduite, la charge n’est pas initiée. Cela permet donc d’économiser une charge de condensateurs si l’ATP est efficace. En revanche, si l’ATP est inefficace, cela retarde la délivrance du choc de quelques secondes.