Patient
Patient implanté d'un défibrillateur simple chambre (EnTrust VR) dans le cadre d'une myocardiopathie ischémique; palpitations et enregistrement de plusieurs épisodes d'arythmie ventriculaire détectés dans la zone de FV; ce tracé permet d'insister sur l'intérêt d'une stimulation anti-tachycardique en zone de FV.
Tracé
Le graphe montre un rythme ventriculaire régulier puis une accélération brutale du rythme ventriculaire avec détection dans la zone de FV avec traitement par burst qui permet une réduction de l'arythmie.
- l'EGM montre une tachycardie régulière avec des cycles détectés en zone de FV;
- détection d'un épisode de FV; la première thérapie programmée en zone de FV est un burst pendant la charge; le dispositif délivre une séquence d'ATP et débute simultanément la charge des condensateurs;
- le burst est efficace;
- en fin de charge, on retrouve 4 cycles classés VS (le critère de 2/5 cycles rapides n'est pas vérifié) et la charge est abandonnée.
NID old
2968
Une zone de FV était traditionnellement programmée pour les fréquences cardiaques élevées (limite basse à 188-200 battements/minute) avec un choc électrique de forte amplitude comme première thérapie. Différentes études ont cependant montré qu'une proportion importante des arythmies ventriculaires rapides (durée de cycle < 320 ms) et classées en zone de FV sont régulières et monomorphes (TV rapide potentiellement traitable par stimulation anti-tachycardique). Si l'efficacité d'un choc électrique pour réduire une arythmie ventriculaire rapide est non débattue, un choc est douloureux et augmente sensiblement la consommation énergétique. La succession de plusieurs chocs pour un même patient est donc associée avec un risque d'usure prématurée des batteries, avec une altération sensible de la qualité de vie des patients (nombreux cas décrits de dépression ou d'anxiété induites par une série de chocs) et une altération du pronostic (risque de mortalité augmentant en parallèle au nombre de chocs délivrés).
L'étude PainFree Rx (étude prospective, randomisée, multicentrique) a montré qu'une seule séquence de stimulation anti-tachycardique (8 battements à 88%) permettait de réduire une proportion importante de tachycardies rapides en zone de FV et permettait un bénéfice significatif en termes de qualité de vie, en réduisant le nombre de chocs délivrés sans augmenter le risque de mort subite, de syncope ou d'accélération de la tachycardie. Délivrer une séquence de stimulation anti-tachycardique en zone de FV parait donc souvent efficace, indolore, permet de réduire l'usure des batteries et d'améliorer la qualité de vie et devrait donc être proposé en première intention pour cette gamme de tachycardies (<250 battements/minute). Il est aujourd’hui recommandé de programmer en première intention au moins une séquence de stimulation anti-tachycardique pour les tachycardies jusqu'à une fréquence de 230 battements/minute en favorisant le burst par rapport à la rampe (au moins 8 stimuli avec un couplage de 88%).