TV lente et inefficacité du burst

Tracé
N° 37
Constructeur Abbott Prothèse DAI Chapitre Thérapies
Patient

Homme de 49 ans avec myocardiopathie dilatée très sévère, fraction d’éjection à 15%, implanté d’un défibrillateur double chambre Atlas ; consultation de routine ;

Principaux paramètres programmés

  • Une zone de FV à 207 battements/minute, une zone de TV-2 à 188 battements/minute, une zone de TV-1 à 102 battements/minute
  • 12 cycles en zone de FV, 12 cycles en zone de TV-2 et 20 cycles en zone de TV-1 sont nécessaires au diagnostic
  • Sensibilité maximale programmée à 0.3 mV
  • Zone de FV : 1 choc à 25 puis 5 chocs d’amplitude maximale (36 Joules) ; zone de TV-2 : 3 bursts puis 1 choc à 20 Joules puis 1 choc à 32 Joules puis 2 chocs maximaux ; zone de TV-1 : 14 bursts  puis 1 choc à 5 Joules puis 1 choc à 10 Joules puis 2 chocs à 15 Joules
  • Discrimination effective dans la zone de TV-1
  • Mode de stimulation DDI 50 battements/minute ; mode épisode DDI ; mode post-choc DDI 60 battements/minute
Tracé

Episode de TV lente (102 battements/minute) avec 1 séquence de stimulation anti-tachycardique ; la fréquence post-stimulation est proche de la fréquence de la tachycardie mais se situe dans la zone sinusale ;

Tracé

  1. cet épisode suit un épisode précédent identique avec faux diagnostic de retour sinusal ;
  2. persistance d’une TV lente avec dissociation auriculo-ventriculaire ; mode épisode après 4 cycles T à la suite du retour sinusal ;
  3. diagnostic de TV-1 après 20 cycles T dans la branche V>A ;
  4. burst de 9 stimuli ;
  5. persistance de la tachycardie ; diagnostic erroné de retour sinusal du fait du ralentissement de la tachycardie ;
Commentaires

La survenue d’une TV lente (< 150 battements/minute) est relativement fréquente chez les patients implantés d'un défibrillateur dans le cadre d'une altération sévère de la fraction d'éjection. Il est parfois utile de programmer, dans un premier temps, une zone de moniteur pour des fréquences inférieures à 150 battements/minute pour traquer la survenue de ce type d'arythmie souvent asymptomatique. Si le patient présente des épisodes de courte durée, la meilleure stratégie est probablement de les ignorer. Si les épisodes sont prolongés et altèrent l'hémodynamique du patient, il peut être intéressant de les traiter et de programmer une zone spécifique de traitement. Dans cette zone de TV lente, il faut privilégier la stimulation anti-tachycardique sous toutes ses formes. Dans la zone de TV lente, 1) il est possible d’augmenter le nombre de cycles nécessaires au diagnostic pour favoriser une réduction spontanée, 2) les bursts doivent probablement être préférés par rapport aux rampes car moins agressifs. Il faut garder à l'esprit qu'il existe toujours le risque d'un effet pro-arythmogène de la stimulation transformant une TV lente stable sur le plan hémodynamique en une arythmie rapide engageant le pronostic du patient, 3) il ne faut pas hésiter à programmer un nombre important de séquences de stimulation, 4) la programmation de chocs électriques n'est pas obligatoire et dépend de la tolérance des arythmies.

Chez ce patient, le burst est inefficace et ce tracé illustre le même problème que le tracé précédent à savoir le faux diagnostic de retour sinusal devant un ralentissement de la fréquence de la tachycardie.

 

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