Patient
Homme de 41 ans avec myocardiopathie hypertrophique implanté d’un défibrillateur simple chambre Atlas dans le cadre d’une TV soutenue ; consultation de routine ;
Principaux paramètres programmés
- Une zone de FV à 222 battements/minute, une zone de TV à 182 battements/minute
- 12 cycles en zone de FV et 12 cycles en zone de TV sont nécessaires au diagnostic
- Sensibilité maximale programmée à 0.3 mV
- Zone de FV : 6 chocs d’amplitude maximale (36 Joules) ; zone de TV : moniteur
- Discrimination effective dans la zone de TV
- Mode de stimulation VVI 40 battements/minute ; mode post-choc VVI 50 battements/minute
Tracé
Texte
Episode de TV correspondant à la zone moniteur ; pour un diagnostic de TV il faut 2 critères positifs sur 3 ; le début brutal et le critère de morphologie sont en faveur d’une TV, la stabilité est en faveur d’une TSV ; diagnostic de TV mais pas de thérapie (moniteur) ;
Tracé 10a
- ventricule semblant de grande amplitude sans surdétection de l’onde T ; le canal présent sur l’EGM correspond au canal de stim/détec V : le signal visualisé correspond au signal filtré et amplifié sur lequel l’appareil fait son analyse ; il est important de connaître l’amplification (ici 6.7 mm/mV) pour estimer l’amplitude des différents signaux ; rappelons que la mesure d’une onde R correspond à la mesure du plus grand pic en comparant pic positif et pic négatif du signal ;
- ventricule de plus petite amplitude avec surdétection de l’onde T (-) ; l’amplitude de l’onde T sur ce complexe est plus ou moins équivalente à celle de l’onde R ;
- diagnostic de retour sinusal après 5 VS consécutifs ou avec intervalles non classés intercalés ; retour au mode de stimulation permanent (VVI) ;
- mode épisode (VVI) après 4 cycles classés T post retour sinusal ; à noter que le mode épisode est le même que le mode permanent programmé ;
- surdétection répétée de l’onde T et diagnostic de TV dans la zone moniteur (12 cycles classés T sans diagnostic de retour sinusal) ; pas de thérapie dans cette zone ;
- grande variation d’amplitude des ondes R ; à la suite de ventricules de plus grande amplitude, pas de surdétection de l’onde T ; diagnostic de retour sinusal ;
Tracé 10b
- il s’agit du même épisode et du même tracé avec modification de l’amplification ; la programmation ici d’un gain 1 mm/mV permet de faciliter la mesure des différents signaux et est plus démonstratif sur la mauvaise qualité de la détection ventriculaire (signaux de très faible amplitude) ;
NID old
388
La surdétection systématique d’un signal cardiaque surnuméraire résulte en la détection de 2 signaux de morphologie différente pour un même cycle cardiaque avec une alternance entre 2 cycles (un cycle court et un cycle plus long). Une surdétection de l’onde T suivant un ventricule spontané survient préférentiellement en présence d’une onde R de faible amplitude. La sensibilité et le gain se règlent automatiquement sur l’amplitude de l’onde R juste détectée : quand l’amplitude de l’onde R est faible, la chance d’atteindre ensuite rapidement le niveau de sensibilité maximale est grande. Cette surdétection est favorisée par l’exercice, l’effort étant parfois associé à une diminution de l’amplitude de l’onde R et une augmentation de l’amplitude de l’onde T. L’épisode détecté correspond à la zone de TV moniteur ce qui permet d’éviter la survenue de toute thérapie inappropriée. Chez ce patient, toute réduction de la sensibilité ventriculaire pour éviter la surdétection de l'onde T est associée avec un risque majeur de sous-détection d'une FV. En effet, l’amplitude du signal ventriculaire en rythme sinusal n’est mesurée qu’à 2.6 mV. De surcroit, à l'effort, comme vu sur le tracé, la détection des ventriculogrammes s'altère avec une variation relativement importante d’amplitude d’un complexe ventriculaire à l’autre. Toutefois, il n’y a pas nécessairement de corrélation de l’amplitude des signaux ventriculaires en rythme sinusal et celle des signaux de FV.
Une modification du niveau d’adaptation et du retard d’adaptation a permis de supprimer cette surdétection de l'onde T. Un test d’effort a confirmé l’absence de toute surdétection. La télémédecine permet un diagnostic précoce de ce type d'épisode asymptomatique. La situation de ce patient reste préoccupante en raison de la mauvaise qualité de la détection et la recherche d’un autre site de détection doit se discuter.