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Patient
Homme de 36 ans présentant une Tétralogie de Fallot ; chirurgie réparatrice à l’âge de 3 ans ; reprise chirurgicale avec mise en place d’une bioprothèse pulmonaire à l’âge de 21 ans ; hospitalisation pour décompensation cardiaque;
Tracé
Bradycardie non sinusale (45 battements/minute) ; aspect de flutter commun typique ; répétition d’ondes F régulières et toutes identiques ; aspect en dent de scie dans les dérivations inférieures (ligne ascendante rapide, sommet pointu, ligne descendante plus lente, sans retour à la ligne iso-électrique); ondes F peu visibles et peu voltées en DI, positives en V1 et négatives en V6 ; la durée du cycle auriculaire est de 210 ms (fréquence autour de 290 battements/minute) ; conduction auriculo-ventriculaire variable (1/8, 1/6, 1/5) ; chez ce patient la conduction auriculo-ventriculaire semble donc altérée expliquant le rapport entre nombres d’ondes F et nombre de QRS ; bloc de branche droit avec QRS large (175 ms), axe droit, retard marqué de la déflexion intrinsécoïde en V1, V2 ;
probable hypertrophie ventriculaire droite;
Exergue
Les patients avec cardiopathie congénitale ayant bénéficié d'une chirurgie avec atriotomie latérale droite présentent 2 types d'arythmie atriale organisée: flutter commun isthmo-dépendant et flutter péri-incisionnel. La durée du cycle de la réentrée atriale est généralement plus brève (rythme atrial plus rapide) lors d’un flutter péri-cicatriciel que pour un flutter isthmo-dépendant, le circuit étant plus court.
La chirurgie réparatrice d’une tétralogie de Fallot est moins "délabrante" pour le massif auriculaire qu’une intervention type Senning, Mustard ou Fontan. On retrouve toutefois une prévalence élevée de troubles du rythme atriaux à distance de la chirurgie.