Patient
Homme de 67 ans présentant des syncopes répétées avec sensation de palpitations précédant la perte de connaissance. Hypertension artérielle connue et traitée avec hypertrophie concentrique du ventricule gauche. Aspect de bloc de branche droit. Exploration électrophysiologique négative. Implantation d’un Reveal DX.
Tracé
Episode syncopal symptomatique avec convulsions; déclenchement par la femme du patient à l’aide de l’activateur;
- ventriculogrammes larges, de morphologie similaire à ceux détectés en rythme sinusal, irréguliers compatibles avec une fibrillation auriculaire conduite;
- pause majeure avec asystolie détectée;
- déclenchement par la femme du patient;
- retour en rythme lent relativement régulier et probablement sinusal même si l’activité auriculaire est difficile à analyser; à noter le parasitage suite à la chute, la perte de connaissance et le réveil brutal.
NID old
3034
Ce tracé associe épisode de fibrillation auriculaire, dysfonction sinusale et pause importante au moment de la réduction de l’arythmie. Les palpitations étaient donc probablement en rapport avec la fibrillation auriculaire, la syncope avec la pause. Sur le plan thérapeutique, un score CHADS à 3 justifie chez ce patient l’introduction d’un traitement anticoagulant. Pour le traitement de la syncope, 2 stratégies sont envisageables. La première est de considérer que la pause en réduction n’est que la conséquence de l’arythmie et que le traitement doit cibler la fibrillation. Une étude avait par exemple montré que chez ce type de patients, l’ablation des veines pulmonaires permettait d’éviter les récidives d’arythmie mais également permettait d’éviter les syncopes. La seconde stratégie est de considérer que la pause en réduction traduit l’existence d’une dysfonction sinusale sous-jacente justifiant la pause d’un stimulateur. Ce patient présentait en rythme sinusal, une bradycardie au repos à 50 battements/minute et un certain degré d’insuffisance chronotrope. Il a effectivement bénéficié de l’implantation d’un stimulateur cardiaque qui a permis d’éviter les récidives syncopales, le rythme auriculaire étant plus ou moins bien jugulé par un traitement anti-arythmique.